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Tout le monde s'en va

Wendy Guerra

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« J’ai passé une fin de semaine ébranlée par la lecture d’un livre qui, sous la forme apparemment légère de journaux intimes, en raconte davantage au sujet de la réalité cubaine que nombre de documentaires réunis. Parce qu’il le raconte avec les tripes. Ses pages servent à m’affermir dans la dénonciation du manque de liberté du peuple cubain et du coûte que coûte d’un régime qui tient en otage la population qui vit sur l’île, mais aussi les milliers de Cubains qui ne peuvent ou ne veulent revenir. »
El Mundo

Ce premier roman revêt la forme d’un journal intime, celui de Nieve, qui grandit dans la Cuba des années 1980. Elle consigne là les événements marquants de son existence, de l’enfance aux prémisses de sa vie de femme.
Tiraillée entre des parents artistes et bohèmes qui se déchirent, elle va connaître un destin fait de perpétuels départs, de séparations successives. Petite fille, elle vit à Cienfuegos avec sa mère et son amant suédois, qui lui transmettent le goût du jeu et de la lecture. Puis son père obtient brutalement sa garde et l’entraîne dans les montagnes avec sa troupe de marionnettistes. Après avoir subi les pires traitements, elle sera confiée au « Centre de détention infantile », l’orphelinat en jargon castriste, avant de pouvoir revivre avec sa mère et quitter avec elle le sud de l’île pour La Havane d’où elles ne cesseront d’espérer une autorisation de quitter le pays. Alors que tout le monde s’en va…
Au fil des mois, et des pages, la plume de Nieve se fait plus réflexive, tandis qu’elle gagne en jugement critique. Ses expériences amoureuses vont participer de l’éveil de sa sensibilité artistique comme de sa conscience politique. La pulsion créatrice est au cœur de ce récit, comme possibilité d’accomplissement, mais aussi de résistance.
L’important et l’indicible se devinent souvent en creux, ce qui confère à ce texte une intense charge émotive.