« “Don’t shoot. Don’t waste your bullets. I am immortal” était la devise inscrite sur la voiture, qui était le prolongement de son être, de Paul Marchand à Sarajevo, pendant le siège de la ville. D’autres sources prétendent que Paul avait plutôt écrit : Morituri te salutant. Ceux qui vont mourir te saluent.
C’est le sujet de Sympathie pour le Diable, qui fuse comme des balles dans la nuit : comment un grand reporter outrepasse son rôle, tombe amoureux et sauve des vies malgré lui, dans un Sarajevo de neige et de sang, de larmes et d’espoir. On ne revient pas entier de pareil voyage, et la balle qui traversa la main de Paul fracassa aussi sa conscience.
Je n’ai donc pas été surpris d’apprendre un 20 juin 2009 son suicide, alors que nous nous étions parlé quelques jours auparavant.
Paul Marchand est une légende, une étoile filante, un styliste suicidaire, un Hemingway fréquentable, qu’il faut absolument découvrir et lire.
En 1997, je tombe sur un texte de cet inconnu, Sympathie pour le diable, publié au Québec puis par Florent Massot. C’est une rhapsodie de vie et de mort, l’un de ces livres de guerre qui, avec ceux de Norman Mailer et de Malaparte, devraient figurer au rang de classique.
Peu d’écrivains me restent en mémoire comme l’indomptable Paul, inventeur de sa vie de Beyrouth-Ouest sur la ligne verte, à Sarajevo qu’il franchissait à tombeau ouvert, humant les morgues, aidant les uns et les autres, refusant d’accepter l’inacceptable quotidien.
À sa mort, il laissa une femme à la beauté nordique et une petite fille, Asta.
Il laissa aussi ce livre que Guillaume de Fontenay a adapté au cinéma dans une fougue aussi partageuse et irréductible que celle de Paul, le fumeur de toscans.
Souvenez-vous : cette boucherie de Sarajevo, au cœur de l’Europe, c’était hier.
So Long, Paul. »
Manuel Carcassonne
C’est le sujet de Sympathie pour le Diable, qui fuse comme des balles dans la nuit : comment un grand reporter outrepasse son rôle, tombe amoureux et sauve des vies malgré lui, dans un Sarajevo de neige et de sang, de larmes et d’espoir. On ne revient pas entier de pareil voyage, et la balle qui traversa la main de Paul fracassa aussi sa conscience.
Je n’ai donc pas été surpris d’apprendre un 20 juin 2009 son suicide, alors que nous nous étions parlé quelques jours auparavant.
Paul Marchand est une légende, une étoile filante, un styliste suicidaire, un Hemingway fréquentable, qu’il faut absolument découvrir et lire.
En 1997, je tombe sur un texte de cet inconnu, Sympathie pour le diable, publié au Québec puis par Florent Massot. C’est une rhapsodie de vie et de mort, l’un de ces livres de guerre qui, avec ceux de Norman Mailer et de Malaparte, devraient figurer au rang de classique.
Peu d’écrivains me restent en mémoire comme l’indomptable Paul, inventeur de sa vie de Beyrouth-Ouest sur la ligne verte, à Sarajevo qu’il franchissait à tombeau ouvert, humant les morgues, aidant les uns et les autres, refusant d’accepter l’inacceptable quotidien.
À sa mort, il laissa une femme à la beauté nordique et une petite fille, Asta.
Il laissa aussi ce livre que Guillaume de Fontenay a adapté au cinéma dans une fougue aussi partageuse et irréductible que celle de Paul, le fumeur de toscans.
Souvenez-vous : cette boucherie de Sarajevo, au cœur de l’Europe, c’était hier.
So Long, Paul. »
Manuel Carcassonne