Dans la grande tradition des peintres, photographes, poètes et écrivains du Paris populaire - on songe à Albert Marquet, Apollinaire, Aragon, Prévert, Hardellet, Doisneau, Robert Giraud - Baptiste-Marrey évoque le Bercy de son enfance, où près du grand fleuve se jouait au quotidien le miracle du vin, de son commerce, et des hommes qui le célébraient ou bien en mouraient. Des poèmes limpides comme un sauvignon très frais, parfois vifs, drôles et moqueurs, et d'autres plus graves, semblables à des vins de songerie, tout chargés d'une émouvante mélancolie et d'une grave beauté, pour dire les mots et le temps qui passent et qui nous fuient, les visages perdus, et la Grande Ville qui change, on le sait, plus vite que le coeur d'un mortel.