Voici réunis en un seul livre les plus beaux discours de Robespierre. L’esprit de révolution qui les parcourt n’a d’égal que la beauté de la langue qui les soutient. Mais Robespierre est une figure ambiguë : héros de la Révolution ou inspirateur de la Terreur ? C’est à cette question que répond brillamment, dans son introduction, le philosophe et psychanalyste Slavoj Zizek.
La conversion des pays communistes à l’économie de marché a précipité la disparition de l’horizon révolutionnaire qui, à partir de 1789, avait nourri en Occident deux cents ans de vie politique. La vertueuse Terreur de Robespierre est remisée aujourd’hui, aux côtés de la dictature du prolétariat, au cimetière des paradigmes monstrueux d’une époque révolue, résumée en un mot : totalitarisme.
Faut-il toutefois se résoudre à ce que la démocratie ne soit qu’une collection d’individus, unis par les seules valeurs marchandes ? La capacité à prendre des décisions collectives pour infléchir le cours des choses a-t-elle été anéantie avec la foi dans la Vérité, qu’incarna un temps Robespierre « l’Incorruptible » ?
Ce sont ces contradictions de la démocratie moderne, égarée entre rêve de pureté et obsession d’ordre, entre volonté d’efficacité et tentation d’exclusion, qu’explore Zizek dans ce texte sur la « violence divine » de la Révolution.