Ce sont les mots, bien sûr, qui occupent le devant de la scène dans cette autobiographie aux allures de roman : les mots appris à Athènes et à Santorin il y a longtemps, les mots découverts à Lille et à Paris qui ont permis à Vassilis Alexakis d?écrire ses premiers romans, les mots grecs encore, oubliés puis retrouvés. Petite odyssée à travers deux langues, évocation bouleversante des drames et des bonheurs qu?engendre un tel voyage, Paris-Athènes, est plus que cela : la quête d?un moi qui fuit sans cesse et que seule la littérature permet d?appréhender, de sauver peut-être. Alexakis rêve qu?il sera à Athènes quand la mort viendra le chercher à Paris : « Je sais qu?elle est capable de faire le voyage, écrit-il, mais avec un peu de chance je serai déjà parti quand elle arrivera. Mes déplacement n?ont peut-être d?autre but que de la semer. J?espère secrètement qu?elle se lassera de frapper à ma porte, qu?elle jugera superflu de s?occuper de quelqu?un qui, de toute façon, n?est jamais là. »