Le président est en fuite. Pas une cavale au bout du monde, bien sûr, tel un proscrit à bout de souffle réfugié hors d?atteinte de ses poursuivants ; mais la course imaginaire et pourtant incessante d?un homme qui aura vu, depuis son élection, le pouvoir lui filer entre les doigts et les juges se presser sur ses talons. Alors que le terme s?en approche, la présidence de Jacques Chirac méritait d?être racontée ainsi. N?en déplaise aux tenants des ordres établis et à rebours des bien-pensances françaises, il fallait qu?il fût dit comment ce règne entremêla, au-delà de l?imaginable, la haute et la basse politique, les affaires de l?État et la chronique judiciaire, le respectable et l?indéfendable. L?histoire retiendra, de fait, qu?en deux mandats, l?héritier proclamé du gaullisme a vu son appel au peuple sèchement repoussé par deux fois (la dissolution de 1997 et le référendum de 2005) et qu?entre-temps trois enquêtes pénales l?avaient personnellement mis en cause dans autant d?affaires financières. On sait ce qu?il advint : l?homme s?est maintenu sans sourciller, mais la fonction, elle, s?est affaissée sous les coups. En cela, la présidence chiraquienne semble n?avoir constitué qu?une longue fin de règne. Nourri de confidences et d?informations inédites, ce récit en livre les secrets. ? ?