Elle note, elle note, la main courante, et pas seulement dans les commissariats de police. Jean-François Laé est allé déchiffrer et étudier de nombreux cahiers tenus dans des lieux divers – une cité HLM, un service de cure d’alcoolémie, un lieu de vie pour handicapés, un centre d’hébergement pour hommes à la rue, un service de milieu ouvert, une maternité. Ce sont des traces éphémères, discontinues, sans autre horizon que le lendemain. Bavardes à leur manière, elles disent l’activité au jour le jour, des observations, des consignes, des gestes, des urgences dans des conditions d’incertitude, des exaspérations aussi et des rapports de force. A travers les éléments épars de cette écriture fragmentée se révèlent les mille petits désordres, les points de résistance, les échappées, les refus qui ponctuent le quotidien des personnes prises en charge.
En arrachant à l’oubli ces écrits ordinaires, Jean-François Laé fait surgir une réalité surprenante d’affrontements et de sollicitude mêlés. Sa lecture attentive et sensible lui permet d’analyser au plus près ce qui se passe dans ces relations de services aux personnes.
En arrachant à l’oubli ces écrits ordinaires, Jean-François Laé fait surgir une réalité surprenante d’affrontements et de sollicitude mêlés. Sa lecture attentive et sensible lui permet d’analyser au plus près ce qui se passe dans ces relations de services aux personnes.