C'est en grande partie sa propre histoire que nous raconte Eyvind Johnson dans Le roman d'Olof, un classique de la littérature suédoise contemporaine. Né avec le siècle, il dut se séparer très tôt - douze ans à peine ! - de sa famille pour gagner sa vie et conquérir sa liberté. A quatorze ans, Olof, comme lui, exerce déjà le dur métier de flotteur de bois, entouré d'hommes rudes mais chaleureux, qui risquent souvent leur vie et essayent quand ils le peuvent, d'épargner le plus possible "le petit". C'est sans doute à l'émotion et à la poésie qui se dégagent de ces pages que le lecteur français sera le plus sensible. Empreinte de lyrisme, d'une musique surgie des profondeurs de l'âme et de la nature, l'histoire d'Olof est aussi un chant d'espoir, dans un univers où tout semblait déboucher sur la solitude et le désespoir.
Les premiers émois, les instants où se devinent le mystère et le prix de la vie, l'éveil de la conscience et de la sensibilité chez un jeune garçon vibrant et artiste - il y a là des "moments" d'une richesse et d'une pureté rares.
Eyvind Johnson est né à Overlulea, dans le Grand Nord, en 1900. Après une jeunesse difficile, on le retrouve en 1920 à Paris, plongeur de restaurant, puis à Berlin où il commence à écrire. Rentré en Suède après dix ans d'absence, il entreprend une oeuvre qui se composera de plus de vingt romans et recueils de nouvelles, dont De roses et de feu, inspiré de l'histoire des possédées de Loudun (Stock). Il a reçu avec Harry Martinson en 1974 le Prix Nobel de littérature. Il est mort à Stockholm en 1976.