Qui est celui que l’on surnomme Papa ? Qui est cet homme que l’on traque depuis des mois ? Que l’on arrête enfin au milieu de la nuit ? L’a-t-on dénoncé ? Est-il un hors-la-loi, un assassin, un révolutionnaire ? Julia, la jeune institutrice du village, se pose toutes ces questions quand la bande de ceux qui ont capturé Papa viennent la réveiller et lui demandent de les suivre. Elle comprend qu’ils ont enfermé Papa dans une salle de classe, la classe de son école, elle comprend qu’elle n’a pas le choix. C’est elle qui, pendant toute la nuit, doit surveiller le prisonnier, le nourrir, le nettoyer, le soigner avant qu’on le livre. Au début Julia a peur. Il y a du sang dans la classe, celui de Papa. Elle est seule face à un homme à terre, puant, hirsute. Jusqu’au petit matin, elle lui donne à boire, l’alimente, lui parle, se parle à elle-même. Des sentiments contradictoires l’assaillent. Alternent en elle le dégoût et l’envie, la haine et la compassion. Entre la jeune fille solitaire, vivant en marge du village, qu’un amant a récemment trahie et quittée, et le prisonnier blessé, humilié par des gamins arrogants, se noue un dialogue singulier et émouvant.
Qu’y aura-t-il au bout de cette nuit pour l’un et l’autre ? La rédemption ? La mort ? Une autre vie possible ?
Le prisonnier est un magnifique huis-clos qui se joue sur un face-à-face fiévreux et intense. C’est un roman d’un noir étincelant, un chant de vie et de mort, où se côtoient victimes et bourreaux.