Journaliste, le narrateur enquête sur une jeune femme qui vient de publier un roman. On la soupçonne d’avoir pris un pseudonyme, d’être la fille d’un ancien ministre des Finances de Giscard d’Estaing, d’avoir failli tourner une adaptation du sulfureux Histoire d’O. Toute l’affaire se révèle fausse, mais le chat et la souris tombent dans les bras l’un de l’autre, à la manière d’Humphrey Bogart et Lauren Bacall. En contrepoint, le narrateur poursuit une autre enquête, plus douloureuse. Il y a plusieurs années, il a rencontré la jeune Sarah Miller dans un cinéma : elle était bouleversée par la comédie sentimentale Elle et lui de Leo Carrey ; il l’a suivie à la sortie. Une fille qui pleure est forcément touchante. Sarah est la fille de Rachel Miller, une ancienne actrice, d’origine russe, qui a fait carrière à Hollywood sous le nom de Susan Swinton. En amoureux du cinéma, de visages magnétiques, de beautés cachées, non glacées, le narrateur connaît cette star oubliée. La troublante Rachel a côtoyé Kazan, Ray, Powell, puis elle a survécu à la descente aux enfers, à l’hôpital psychiatrique, et s’est mariée avec un anarchiste. À sa mort, elle est venue à Paris. Son histoire est tragique comme celle de sa sœur Irène, une femme du monde proche des surréalistes français. Derrière chaque visage se cache de lourds secrets. Un jour, on retrouve Sarah morte, précipitée dans le vide. Le rapport de police lui trousse une subversive biographie de militante. C’est une sale période. Une longue descente en dépression. Sarah a-t-elle vraiment existé ? N’est-elle que le visage d’un rêve, le corps d’un fantasme ? Rachel Miller a-t-elle illuminé les écrans d’Hollywood ? Que cherche le narrateur, sinon lui-même, à travers des nuits sans sommeil ? Tout n’est que songe, poésie et mystère.