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LE CONTRAT

Karachi, l'affaire que Sarkozy veut oublier

Fabrice Lhomme, Fabrice Arfi

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Enquêter sur l’affaire de Karachi, c’est un peu comme essayer d’ouvrir un coffre-fort enfoui dans les sous-sols de l’État. Rares sont ceux qui veulent faire le casse avec vous.
L’affaire de Karachi débute le 8 mai 2002. Ce jour-là, à six mille kilomètres de Paris, onze ingénieurs et techniciens français de la Direction des constructions navales (DCN) sont tués dans un attentat à la voiture piégée au Pakistan. Al-Qaida est immédiatement désigné comme responsable. Très vite, la raison d’État s’empare du dossier. 
Comme dans une poupée russe, une deuxième affaire va s'emboîter dans la première. Les employés de la DCN morts à Karachi travaillaient à l'exécution d'un contrat d'armement signé en toute hâte le 21 septembre 1994 par le gouvernement d’Édouard Balladur. Un an avant l'élection présidentielle. Nom du contrat : Agosta. Montant de l’opération : 825 millions d’euros. Derrière Agosta se cache en réalité une incroyable affaire de corruption internationale où l’on voit défiler intermédiaires sulfureux, commissions occultes, paradis fiscaux et appétits politiques voraces. 
Après plus de deux ans d’enquête, les auteurs livrent aujourd’hui de nombreux témoignages et documents inédits sur une affaire d’États dont ils ont pu établir que l'un des principaux acteurs est un certain Nicolas Sarkozy. Un ouvrage aux multiples révélations qui jette une lumière crue sur le business étatique des ventes d’armes et son corollaire, le financement occulte de la vie politique française. Le trou noir de la République.