Gentile est pompier à Turin. Au cours d'une intervention périlleuse, il a sauvé des flammes la Santa Tela - le Saint Suaire -, représentation présumée du corps du Christ. Un an plus tard, il est emmené au commissariat pour avoir détruit à coups de barre de fer des affiches publicitaires abritées sous des panneaux de plexiglas. Quel désastre intime a conduit le héros d'hier à cet acte de violence dérisoire ? Trois personnages tentent de comprendre. Guido, un vieux syndicaliste proche de Gentile, le père Beato, aumônier des sapeurs-pompiers, et Aspasie, une journaliste en quête de témoignages sur le malaise des hommes. En dépit de ses silences et de sa fuite, ils reconstituent le parcours amoureux de Gentile : un mariage raté, quelques liaisons minables et un amour qu'il a lui-même détruit par jalousie. Le prêtre déplore le désarroi d'une société déchristianisée, le syndicaliste une ville arrachée à son identité ouvrière au profit de la marchandise. Aspasie voit peu à peu en lui un homme qu'elle a envie d'aimer et de soustraire à son mystérieux chagrin. Après quelques jours d'errance, il reviendra régénéré par une expérience qu'il ne pourra communiquer. Qui a compris Gentile ? Plusieurs miroirs se tendent. C'est au lecteur d'interpréter le livre. Le cas Gentile demeurera une énigme.