Au bout de la rue, Cheker allume une cigarette. Son rendez-vous avec Max n'aura jamais lieu. Pour cet honorable correspondant du Milieu, la mort du voyou agit comme un détonateur. L'espion ne peut s'empêcher de faire le lien : cinq jours plus tôt, il a lu les déclarations d'un homme d'affaires dans Le Monde, mettant au jour les mécanismes de détournement de fonds au profit d'hommes influents, de cercles d'affaires et de partis politiques. Cheker connaît parfaitement cet univers. Et son instinct ne le trompe jamais. Ce meurtre lui donne l'occasion d'honorer une vieille dette envers Max. Une question d'honneur, une règle du Milieu. Pour démasquer les commanditaires, l'espion doit reprendre les étapes de la carrière du Belge. Relations, associations, amours et trahisons.
Le roman commence en 1956 à Marseille. Max a dix ans. Il court le quartier de la Belle de Mai. Adopté par un patron de bistrot puis par une bande de malfaiteurs, le petit Belge découvre les vols à la roulotte et l'école de la débrouille. Proxénète à dix-sept ans, il côtoie très vite les caïds de Toulon, Marseille ou Paris, et fait ses classes en prison. Après le braquage et l'extorsion, le Belge commence à toucher les profits faramineux du trafic d'héroïne, intègre la French Connection sur les pas des Corses de Cuba et d'ailleurs. Dans sa course à la fortune, il voit se dresser devant lui Tany Zampa, un trafiquant de génie qui compte parmi les plus importants Napolitains du Vieux-Port. Le combat de la mouche et de l'éléphant. Une dette non honorée par les Napolitains va brûler l'ambition du Belge et ajouter une page sanglante au grand livre des règlements de compte. Avec en filigrane, une autre guerre, celle qui a élu les Généraux du grand banditisme français de ce nouveau siècle, celle qui fera rage dans le deuxième tome.