C'est à Paris qu'André Brink a écrit L'ambassadeur, son premier roman, entre 1959 et 1961. A sa publication en Afrique du Sud en 1963, ce fut un tollé, assorti de tentatives d'interdiction et de sermons prononcés du haut des chaires - principalement à cause du lien que le jeune écrivain y établissait entre religion et sexualité.
"Aujourd'hui, écrit André Brink, il faut le lire comme ce qu'il était, une lutte pour découvrir ou redéfinir certaines valeurs dans le naufrage de mon univers familier." C'est à travers l'étrange huis clos amoureux qui s'instaure entre eux que les trois personnages principaux de L'ambassadeur vont se retrouver de plain-pied avec leur destin. Il y a Paul Van Heerden, le diplomate arrivé au sommet de sa carrière, qui voit vaciller sous ses pas le monde qu'il croyait être le sien. Il y a Stephen Keyter, le troisième secrétaire de l'ambassade, déchiré entre un désir de pureté et une ambition forcenée qui peut le conduire aux pires lâchetés. Il y a enfin Nicole Alford, une jeune Sud-Africaine aux moeurs très libres, qui va servir de révélateur aux deux hommes.
Avant de pouvoir faire face à sa propre liberté, chacun à sa manière, ils devront tous les trois entreprendre une terrible et nécessaire descente aux enfers. La liberté, c'était déjà un des mots clés de l'écriture d'André Brink et c'est précisément avec L'ambassadeur que commence l'interrogation sur le sens de la liberté qui allait devenir le thème central de toute son oeuvre.
Né en 1935, André Brink est professeur de littérature contemporaine en Afrique du Sud. Il est l'auteur de six romans, Au plus noir de la nuit (interdit pendant de longues années dans son pays), Un instant dans le vent, Rumeurs de pluie, Une saison blanche et sèche (prix Médicis 1980), Un turbulent silence et Le mur de la peste, tous publiés aux Editions Stock.