« En tout cas, ne t’inquiète pas : quand tu rentreras, je ne
serai déjà plus là. »
Ce sont les derniers mots de S. à Matteo, prononcés au téléphone un jour d’automne 1998. Quelques heures plus tard, il rentre chez lui et découvre que son ex-compagnon s’est donné la mort. Dans les mois qui suivent, Matteo apprend que les proches de suicidés sont appelés des survivants. C’est ainsi qu’il se sent : protagoniste d’un événement rare, d’une douleur insidieuse.
Si Matteo a choisi d’écrire ce texte aujourd’hui, vingt-cinq ans après le drame, c’est parce qu’à l’époque, il aurait eu besoin d’un tel livre, sur la vie de ceux qui restent. Mais aussi, car deux âmes coexistent en lui : l’homme et l’écrivain. L’homme veut se sauver, l’écrivain veut contempler l’abîme. Pendant des années, il a cherché la bonne distance pour raconter cet abîme, mais aussi cette lumière peu à peu retrouvée.
Traduit de l’italien par Romane Lafore
serai déjà plus là. »
Ce sont les derniers mots de S. à Matteo, prononcés au téléphone un jour d’automne 1998. Quelques heures plus tard, il rentre chez lui et découvre que son ex-compagnon s’est donné la mort. Dans les mois qui suivent, Matteo apprend que les proches de suicidés sont appelés des survivants. C’est ainsi qu’il se sent : protagoniste d’un événement rare, d’une douleur insidieuse.
Si Matteo a choisi d’écrire ce texte aujourd’hui, vingt-cinq ans après le drame, c’est parce qu’à l’époque, il aurait eu besoin d’un tel livre, sur la vie de ceux qui restent. Mais aussi, car deux âmes coexistent en lui : l’homme et l’écrivain. L’homme veut se sauver, l’écrivain veut contempler l’abîme. Pendant des années, il a cherché la bonne distance pour raconter cet abîme, mais aussi cette lumière peu à peu retrouvée.
Traduit de l’italien par Romane Lafore