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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Michel Folco

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« Qu’ils s’appellent Hitler, Capone ou Dillinger, petits ils écoutaient leur mère…
Ils ont fait leur chemin dans les affaires. »
Eddy Mitchell, L’important c’est de bien aimer sa maman.


Michel Folco, que l’on connaît pour ses romans hauts en couleurs, en inventions, et en trouvailles narratives, rencontre cette fois un personnage bien réel, trop réel. Et quel personnage ! Celui par qui tant d’injustices et de malheurs vont naître, Adolf Hitler.
Mais Michel Folco n’est pas un biographe, même si ses ouvrages sont minutieusement documentés. Avec toute sa fantaisie, son humour décapant, il s’applique à nous conter comment le plus banal des enfants peut receler le plus effrayant des monstres. Le roman, ici, dépasse tous les livres d’histoire.
L’auteur n’avait pas craint de mettre en scène Napoléon ou Freud. Il a choisi de monter la barre d’un cran. Mais c’est la face mystérieuse et partiellement inconnue d’Hitler qu’il aborde : son enfance et sa jeunesse, dont nous savons peu de choses. La force de l’ouvrage tient à la banalité du personnage. Bien sûr, ses origines furent incertaines. Bien sûr, son talent était médiocre. Bien sûr, sa mère mourut trop jeune. Bien sûr, ses passions n’avaient rien de flamboyant ni d’exceptionnel. Mais, au fur et à mesure qu’on avance dans ce livre étrange grandit un personnage dont la détermination, peu à peu, nous perturbe. Car on ne peut décrypter l’enfance d’Hitler sans imaginer son avenir, sa puissance destructrice, la fascination qu’il exercera sur une grande part de son peuple, lui qui est si peu fascinant. Et c’est tout le talent de Michel Folco que de se glisser dans cet interstice : pourquoi le plus ordinaire des hommes en lui recèle-t-il Hitler ?