C’est une belle demeure de campagne, au milieu d’un parc arboré, pleine d’escaliers, d’enfilades de pièces et de mobilier élégant. C’est une maison peuplée de souvenirs, de fantômes et de rêveries où vivent deux femmes. L’une est veuve depuis quelques mois. Elle s’installe souvent dans le salon d’hiver, pour lire, silencieuse et pensive. L’autre, c’est Marie-Jeanne, une jeune fille vive et désordonnée, infiniment sensuelle. Sans attaches, elle a surgi un jour pour qu’on s’occupe d’elle et n’est jamais repartie.
Les deux femmes se sont éprises, mais, au fil de quelques saisons, la veuve supporte de moins en moins la présence de Marie-Jeanne, ses longs bains mystérieux, son amour inconditionnel, et se fait plus cruelle. Se glissent dans ses songes l’ombre de sa mère, dure et sèche, et celle de son père, qui lui racontait le mythe ensorcelant des sirènes. S’immisce en elle le désir de détruire cet amour finissant ou de le transformer en autre chose.
En arrière de l’histoire de ces femmes, et comme confondue avec la maison, la femme de ménage passe telle une ombre. Elle est la dépositaire de leurs secrets. Le témoin de leur amour trouble et de leur étrange métamorphose.
Semblable à un conte ou une légende, à une rêverie baroque, À l’attention de la femme de ménage est un premier roman singulier dont les images et la langue enchantent.