« Voici que me reviennent soudain, violemment, intensément, les deux ou trois années autour de mes vingt ans. C’est tellement loin, c’est tellement vieux ! Mes vingt ans, c’était en 1967. J’étais coopérant en Algérie, à Djemâa-Saharidj, un petit village de Kabylie. J’avais vingt ans et le sentiment d’avoir déjà trop de souvenirs. J’essayais de comprendre qui j’étais, ce qui était en train de se jouer dans ma vie. J’allais devoir choisir : la fidélité à ma ‘‘vocation’’, ce désir d’être prêtre, depuis mon enfance. Ou le basculement dans une autre vie, un autre destin. Mais on ne sait pas comment les choses se passent. On ne voit pas les signes que nous fait le destin. Ou alors après, longtemps après. Et c’est pourquoi je vais parler de Jacques Vallot. Du rôle qu’il a joué, mystérieusement, obscurément, dans ce que fut ma vie d’après.»