« Un roman fascinant, hallucinatoire… Le lecteur referme le livre comme s’il s’éveillait d’un rêve. » The New Yorker
Kathryn Davis nous transporte Aux enfers, celui d’un de ces intérieurs de la petite bourgeoisie américaine qui, sous l’apparence lisse et ordonnée du bonheur, dissimule les désaccords conjugaux, les angoisses des mères, leurs obsessions, les bris de rêve des enfants. Après avoir abrité fin XXe le personnage d’Edwina Moss, une experte en l’art de « bien tenir sa maison », cette demeure accueille dans les années 1950 une famille tourmentée de Philadelphie. L’écrivain, alternant leurs points de vue, compose donc une vision inquiétante : les esprits de certains personnages disparus semblent hanter les lieux et, à travers les différentes époques évoquées, l’écrivain traque les non-dits familiaux, les pulsions de destruction au cœur de chaque individu. Jusqu’à ce que la tension menace de détruire la demeure elle-même.
Composée quelques années avant À la lisière du monde, la musique de Aux Enfers fourmille d’images puissantes et irrévérencieuses. L’auteur y explore plus avant le caractère expérimental de sa prose, en donnant une voix aux objets, au Temps, en consacrant la déconstruction d’une certaine forme du roman.