L’élection présidentielle au suffrage universel direct, voulue par de Gaulle en 1962, nous plonge tous les cinq ans dans une période d ’ illusion collective, nous conforte dans un affrontement binaire dépassé, entretient le mythe de l ’ homme providentiel, interdit l ’ esprit de compromis et personnalise tous les débats publics. Depuis 1995, les présidents ne réforment plus. Ils ont perdu le pouvoir et abîmé la fonction. Car ce ne sont pas les hommes mais la fonction qui est en cause. La plupart des responsables politiques en sont conscients mais tous considèrent que les Français sont attachés à l ’ élection du président au suffrage direct. La réforme s’imposera pourtant. à l ’ occasion d ’ une crise, comme toujours. Et ce jour approche.